14 mai 2007

Elio Di rupo, gauchiste ou shizophrène ?

Elio Di Rupo en gilet, partageant la même tribune que Marie Georges Buffet (candidate du parti communiste français aux d-récents élections presidentielles) et Olivier Bensancenot ( candidat de la Ligue Communiste Révolutionnaire, ce qui veut dire trotskiste en français, et postier à ses heures). L’image date de 2003. Le président du PS harangue l’assistance dans une sono d’un autre âge et dénonce « l’ultra capitalisme ». Cette vidéo est publiée sur le site de David Leloup, journaliste qui ne m’en voudra pas j’espère si je précise qu’il est plutôt de gauche. Il s’agit de larges extraits d’un documentaire de Yannick Bovi et Mathieu Sonck dont le titre est « avanti popolo » et qui explore les rapports entre ce qu’on pourrait appeler la « gauche de gouvernement » et le mouvement alter mondialiste. Le point de vue des auteurs semble clair : dénoncer la timidité des partis de gauche européens lorsqu’ils accèdent au pouvoir. Le montage est donc clairement hostile à Di Rupo dont le discours est entrecoupé d’un interview de Serge Halimi (journaliste du Monde Diplomatique qui regrette que les socialistes une fois au pouvoir ne reviennent pas sur les privatisations) et suivi d’une violente charge d’un syndicaliste italien qui accuse le président du PS belge d’être schizophrène. Les arguments sont parfois limites (accuser Di Rupo et tous les socialistes européens d’avoir cautionné l’intervention en Irak me semble un raccourci douteux), mais c’est un document. Je suis sûr qu’on va le regarder avec plaisir du coté de la toison d’or…
PS du 20/05 : Elio Di Rupo commente désormais cette vidéo sur son blog : http://www.leblogdelio.be/index.php/2007/05/18/socialisme-et-altermondialisme-dialogues-et-synergies/

9 commentaires:

David Leloup a dit…

Leonard Downie Jr. et Robert Kaiser (respectivement directeur exécutif et rédacteur en chef adjoint du Washington Post): "Le grand problème, écrivent-ils dans "The News About The News", c'est qu'il n'y a plus assez d'info dans les infos et que l'on taxe de partialité progressiste ce qui constitue la mission vitale du journalisme: le scepticisme à l'égard des autorités et des vaches sacrées".

Anonyme a dit…

C'est bien là topute la difficulté de la gauche aujourd'hui. Que faire face à la mondialisation ? Le plus dangereux serait d'ignorer qu'elle est en route et ne s'arretera pas ! Alors entre un discours d'ultra-socialiste et la réalité du pouvoir il y a un fossé qui sera de + en+ difficile à combler. Le PS fçais va probablement devoir faire son examen de conscience (tirailler entre une ultra-gauche fabusienne et des modernistes à la sauce D.S.K.) ! Chez nous, rien de tout ça. Ce qui nous garantit le privilège et le monopole de la gauche la plus archaique, la plus dogmatique et la plus sectaire d'europe ! Et quand je pense que cette gauche ose faire un procès au libéralisme ... ou va t on ???

Anonyme a dit…

Cher Fabrice,

Je lis toujours ton blog avec intérêt, j’y interviens pour la première fois. J’ai plusieurs remarques :

1/Critiquer l’ultralibéralisme : quel est le problème ? Ca prouve au moins la constance du propos d’Elio di Rupo : il n’est pas formellement contre le capital, mais contre tout ses excès….
2/Le trotskisme est-il contagieux ? Je ne vois pas non plus le problème de s’asseoir à la même tribune que Besancenot tant qu’il s’agit de débattre, d’opposer des arguments à une tribune citoyenne. De nombreux socialistes français ont été assis à coté de Besancenot, je suis sûr qu’en cherchant bien on devrait pouvoir trouver des podiums avec Besancenot et des gens de l’UMP.
3/Ce syndicaliste Italien est justement la caricature de l’ultra….alter’…De raccourci en raccourci, de facilités en facilités, il en est à mettre la « gauche européenne » dans le même sac et donc à mettre le PS Belge au même niveau que les travaillistes anglais. Quelle subtilité d’analyse, alors que le PS Belge a été irréprochable sur la critique des opérations en Irak et à ce que je sache la Belgique n’a pas envoyé un seul soldat là bas.
4/On notera au passage que le bonhomme a bon dos de se déclarer anti-guerre quand il considère le « Brigadisme » a l’Italienne comme une forme convenable d’actions politiques (c’est ici : http://www.repubblica.it/2003/j/sezioni/cronaca/brigaterosse/bernocchi/bernocchi.html ).
5/En conclusion, ce qui me dérange c’est que cette vidéo donne des bâtons pour taper le PS des deux cotés. Les libéraux vont hurler à l’archaïsme Marxiste, alors que Di Rupo fait le procès non pas du capitalisme mais des inégalités, non pas de la société de marché mais de tout ces excès. Qui peut le contredire quand il nous dit que l’économie « n’est pas une valeur en soi » ? Les gauchistes vont, comme l’énervé Italien, reproché au PS de ne pas monter sur la barricade dès ce soir. BREF, je trouve cette vidéo perverse et d’un autre âge. Ca sent vraiment le « classe contre classe ».

Nono
http://lejournalanono.skynetblogs.be/

Ps : bien évidemment mes critiques sont formulés contre le montage et les commentaires de cette vidéo pas contre ce blog que je trouve de très bonnes factures.

Anonyme a dit…

Ce qui serait intéressant c'est de pousser un cran plus loin la critique sur l'incohérence dénoncée dans la vidéo avec par exemple le nombre de mandats (rémunérés) qu'Elio Di Rupo et d'autres responsables socialistes occupent au sein de sociétés "ultra-capitalistes" qu'ils dénoncent dans ce genre de meeting.

C'est non seulement incohérent ... mais du populisme électoral.

Mais ce genre de remarques ont déjà été formulées depuis de nombreuses années.

Anonyme a dit…

cher Fabrice,
c'est "Di Rupo", "schizophrène", et "Bovy"...

Anonyme a dit…

En réponse à Nono:
- Personne n’a dit que le trotskisme était contagieux (heureusement d’ailleurs).
- Sur la constance d’Elio, c’est précisément cette constance qui est épinglée par les réalisateurs, me semble-t-il. Sa non remise en cause formelle du capitalisme semble devenir de plus en plus insupportable à l’aile gauche du PS et à une frange croissante des écologistes.
- Sur la guerre en Irak, vous semblez oublier que le gouvernement - et donc le PS d’Elio Di Rupo– a fermé complaisament les yeux sur les transferts de matériel militaire qui ont transité par la Belgique. C’est donc ce fossé entre les paroles (on est contre la guerre) et les actes (on laisse passer le matériel) qui est fustigé à juste titre me semble-t-il par le syndicaliste dont les vérités semblent embêter certaines oreilles socialistes.
- Quant au « brigadisme » dudit syndicaliste, tu oublies un peu vite, cher Nono, que les résistants belges, français, etc. étaient eux aussi anti-guerre. Ils ont pourtant tué des Allemands, par la force des choses, au nom de cet idéal pacifiste.
- En définitive, ce qui est reproché - à juste titre me semble-t-il - à Elio Di Rupo est d’osciller entre le centre gauche et le centre droit dans les actes politiques du PS tout en tenant un discours systématiquement de gauche.

Anonyme a dit…

Salut Bibi,
c'est Nono

je sais que le Trostskisme n'est pas contagieux. Mais je (pres)sent que l'épisode "Elio au FSE" va etre pain bénit par les vrais bon gros libéraux.
Ce que dit Elio, c'est "il est bien beau et plaisant d'hurler au loup capitaliste mais en attendant il y a des injustices, il y a des inégalités concrètes là maintenant tout de suite qu'il nous faut résorber là maintenant tout de suite", on peut etre pas d'accord avec ce discours, c'est vrai. Quand à l'aile gauche du PS, à mon avis c'est justement ce genre de discours sur "l'ultracapitalisme" qui les fait frissoner.
J'apprend ce que tu me dis sur le matériel militaire, j'en prend acte. J'aimerai bien que tu m'amène une source là dessus. Mais bon, j'ai envie quand meme de caricaturer ton propos (sorry bibi) en disant: "Ne pas foutre ton poing dans la gueule du premier américain qui passe te rend il complice de la guerre en Irak?".
La situation de la France et de la Belgique des années 40 ne peut pas être comparé à la situation de l'Italie de la fin des annés 70. Le parrallèle formel serait plus que nausaéabond.
Sur les actes politiques, nos analyses seront bien évidemment différentes, donc au lieu de discuter pendant des heures, je dirais juste ceci: pas d'accord.

Tchou's Bibi
Nono
http://lejournalanono.skynetblogs.be/

Anonyme a dit…

"accuser Di Rupo et tous les socialistes européens d’avoir cautionné l’intervention en Irak me semble un raccourci douteux":

Ce qui est certain, c'est que dès les premiers préparatifs de la guerre en Irak, la Belgique était une plaque tournante pour la logistique de l’armée des Etats-Unis en raison des accords secrets de l’OTAN. Des trains, des bateaux, des camions et des avions ont transporté du matériel militaire en direction de l’Irak en empruntant nos routes, nos ports et nos aéroports. Le tout avec la complicité objective et irréfutable du PS au pouvoir. Ce sont des faits avérés et facilement vérifiables. Qu'est-ce qui vous semble "douteux" exactement, M. Grosfilley?

Unknown a dit…

Je n'ai pas le souvenir que les européens dans leur ensemble et le gouvernement belge en particulier ait approuvé l'intervention militaire. Seuls quelques gouvernements (italiens, danois et britanniques par exemple)y ont pris part, malgré la demande insitante des états unis... ou ma mémoire me fait défaut.