11 avril 2008

François van Hoobrouck s'énerve



Le bourgmestre (MR) de Wezembeek-Oppem correspond à ce que les journalistes appellent un « bon client » : clair et franc, concis et direct et facilement passionné. A tel point que l’homme, bourgmestre depuis 1994, fini par incarner le «combat» des francophones de la périphérie. L’interview de ce vendredi sur Bel RTL fut conforme à la réputation du bourgmestre : très pédagogique pour expliquer (ou réexpliquer) pourquoi 3 bourgmestres de la périphérie ne sont pas encore nommés, et pourquoi les francophones doivent les défendre... et assez explosif lorsqu’il est poussé dans les cordes. Alors que je lui demande, sur le ton de la provocation, si bloquer l’avenir du pays pour trois communes n’est pas excessif François van Hoobrouck s’emporte : « je ne suis pas d’accord, c’est le nœud du problème. Le respect des règles de droit pas le gouvernement flamand n’existe pas. En démocratie il faut pouvoir dire stop. Si on ne dit pas stop on voit que les régimes qui dérivent continuent de violer la démocratie. Et la Flandre viole la démocratie ».

L’interview intervient quelques heures avant l’envoi d’un nouvel acte de candidature au ministre de l’intérieur du gouvernement flamand. Un ministre, Marino Keulen (VLD), que le bourgmestre reconnaît n’avoir jamais rencontré. Pour l’instant les 3 bourgmestres pensent pouvoir compter sur l’appui des principales formations francophones : « on discute ce point comme un préalable » avant une éventuelle discussion sur la réforme de l’Etat affirmait le bourgmestre en écho aux déclarations des uns et des autres ces dernières semaines. En vérité, la nomination des bourgmestres était déjà mentionnée dans ce communiqué des présidents de parti du 16 novembre 2007 qui précisait que le débat sur la périphérie (comprenez l’arrondissement électoral Bruxelles-Hal- Vilvorde) en pouvait faire l’impasse sur cette question. Mais en conclure qu’aucune discussion institutionnelle n’est possible sans résoudre ce point auparavant serait un poil forcer le trait.




L'interview est ici.

2 commentaires:

Unknown a dit…

La question est judicieuse : faut-il tout bloquer et mettre en danger l'avenir de la Belgique pour trois communes de francophones en terre flamande.
A une époque, on revendiquait l'Algérie française ...

Anonyme a dit…

@lara
Vous faites preuve d'un cynisme et d'un égoïsme à peine croyables !

Au fait, je renverse la question : la survie à tout prix de la Belgique vaut-elle de sacrifier trois communes francophones ?