22 mars 2014

C'est le printemps, changez de costume

C'est le printemps. Cette année le printemps météorologique avait même un peu d'avance sur la date officielle du calendrier (il fait même un peu frisquet ce samedi matin, comme si le climat, se rendant compte qu'il était un peu en avance, avait fait un pas en arrière). Le printemps politique est pile à l'heure. La campagne c'est maintenant. L'avenement du printemps sonne le retour des congrès (une flopée ce week-end dont le PS place Flagey et le MR à Charleroi) et la mobilisation des militants.

 C'est le printemps, et comme à chaque saison correspond une garde-robe, c'est le moment de jeter un œil sur les artifices vestimentaires de nos candidats. Ce vendredi soir Elio Di Rupo avait ressorti un nœud-papillon rouge. Fini le subtil bordeaux ou les noeud-pap gris pour ne froisser personne. Pour la première fois depuis longtemps le premier ministre prenait la parole dans un meeting à Ostende. Double symbole : le retour du rouge indique que le premier entre en campagne, et il le fait en terre flamande pour réaffirmer son soutien au SPA et confirmer ainsi que c'est d'abord en Flandre que se joue l'avenir du pays. Sur le fond le discours du premier/candidat s'arcboute sur la défense de la sécurité sociale :" voulons-nous une société avec une sécurité sociale forte ou une société où le droit du plus fort primera ? "

Dimanche le premier ministre prendra aussi la parole au congrès du PS francophone et enchaînera avec quelques prestations médias. Noeud-papillon rouge ou chemise ouverte pour faire plus jeune, c'est en réalité le costume de candidat qu'enfile Elio Di Rupo, contraint de laisser la veste de premier ministre au vestiaire pendant la dernière ligne droite. Même si, on s'en doute, l'homme et ses conseillers essaieront de faire coexister les deux gardes robes et que ce sera un angle d'attaque pour l'opposition : choisissez votre costume ou laissez la campagne à Paul Magnette. 

On est là dans un figure classique de notre système politique, et Elio Di Rupo suit en cela les traces de Guy Verhofstadt : refuser les débats sous prétexte qu'on est au dessus de la mêlée en tant que premier ministre, éviter au plus possible les interviews politiques mais apparaître, apparaître, apparaître. On notera que la stratégie de Bart De Wever n'est pas si éloignée. Il serait pourtant sain, puisqu'ils sont candidats, que les deux hommes acceptent la confrontation avec leurs opposants. 

Si Elio ressort ses vieux nœud-pap on oubliera pas de jeter un œil aux autres congrès ce week-end. Si le rouge est vif, le bleu devrait être profond et soutenu, le vert sera brillant, et l'orange (avec une semaine de décalage car le printemps arrive plus tard à Bastogne) sera joyeux. C'est le printemps et carnaval est derriere nous : prions que les deguisements de panda ne sortent plus. Ces dernieres semaines la campagne ressemblait en effet à un champ de bataille désordonné. La violence des attaques s'accompagnait de tenues de combat plus ou moins bien camouflées. L'entrée officielle des troupes en campagne ( on attend encore quelques clarifications de listes, notamment coté MR bruxellois , pour que tout le monde soit en ordre de bataille) va permettre, on l'espère de comparer les idées. Les numéros de listes sont connus. Triez vos garde-robes. Nous votons dans 2 mois, c'est le printemps, la politique reprend des couleurs. 


NB : photo d'illustration trouvée  sur le site www.premier.be 

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