16 février 2015

Attaques et contre-attaque

Attaque : action d'attaquer, démarche violente et agressive. Le mot est au pluriel : les danois de Copenhague ont subi une double attaque. On attaque quelque chose ou quelqu'un. En l'occurrence un débat sur l'art, le blasphème et la liberté puis une synagogue où se tenait une bar-mitsva, cette cérémonie qui célèbre la "majorité religieuse" des   jeunes garçons juifs lorsqu'ils atteignent l'âge de 13 ans. 

Ces attaques danoises résonnent comme une réplique à celles de Paris. On vise les mêmes cibles :  des dessinateurs parce qu'ils usent de la liberté de dessiner un Dieu qui n'est pas le leur. Des lieux fréquentés par les juifs, parce qu'on prétend venger des palestiniens qui se trouvent à 3000 kilomètres et qui n'ont  rien demandé. On procède de la même manière, à l'arme automatique. On sait qu'on a très peu de chance de s'en sortir, et d'ailleurs on ne s'en sort pas. 

Ces deux attaques ne sont pas la preuve d'un un vaste plan stratégique, pensé, organisé et centralisé. Les attaquants se sacrifient, pas de retrait  possible, pas d'exfiltration , peu de logistique, pas de soutien apparent. Moins qu'un plan, plutôt une reproduction, une copie. Les nouveaux terroristes agissent par mimétisme. On fait comme à Paris. Ou comme à Bruxelles, car il est difficile de ne pas relier l'attaque contre le musée juif aux attaques suivantes. L'absence de coordination entre les auteurs n'interdit pas de les considérer comme une série. Ce ne sont pas de vraies guerres, même pas de vrais attentats à l'explosif comme dans les années 70 ou 80. Il y a moins de victimes, mais il y en a quand même, et c'est une injustice parce que ces hommes et ces femmes n'ont rien fait d'autre que de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. La mise en ligne d'une vidéo citant Bruxelles et Paris confirme la menace et tente d'inciter d'autres brebis égarées à passer à l'action. L'auteur de ce blog aimerait d'ailleurs que les journalistes réfléchissent à deux fois avant de décider ou non de la diffuser. 

L'Europe doit donc vivre avec ces attaques. S'y préparer, les redouter, les prévenir. 

Comme au football, face à l'attaque il faut organiser sa défense. Comme au football  on aurait tort de croire qu'aligner des hommes empêchera l'attaquant de percer nos lignes. Avant de chausser les chaussures à crampon une analyse lucide ne fait pas de tort. Ces attaques ne sont pas celles du monde musulman contre les juifs, les chrétiens ou les athées. Ces attaques sont celles des obscurantistes contre la lumière. L'attaque des violents contre les tolérants. L'attaque de la bêtise, de la frustration, de la vengeance. Pour riposter il faut viser juste. Se préoccuper d'abord de ce califat qui ronge le moyen orient. Attaquer Daesh, couper son financement, protéger ses victimes, qui sont d'abord des victimes musulmanes. Régler la coexistence entre israéliens et palestiniens, car chaque injustice commise au nom de l'Occident est un argument de propagande contre l'Occident. Former des imams au lieu d'importer des individus en décalage avec le monde dans lequel il prêche. Considérer nos compatriotes musulmans au lieu de les rejeter. Mais aussi s'interroger  sur ces armes qu'on trouve si facilement dans nos grandes villes. Et, même sur l'éducation qui reste le meilleur rempart contre la bêtise. Face aux attaques il ne faut pas  foncer tête baissée sur le chiffon rouge qu'on agite devant vous.  Les tacticiens du football le confirmeront : les meilleures  contre-attaques sont celles où l'on relève la tête. 

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